violon -  L'archet glisse sur les fines cordes de l'instrument. Vivement, puis doucement. Les mèches blondes de la violoniste s'envolent en même temps que les sons. Ses iris trouvent refuge dans l’obscurité éternelle : ses paupières sont closes, bercées par la douceur de la mélodie. On pourrait la comparer à une colombe : blanche et pure, prête à prendre son envol. Et soudain, le murmure s’électrifie. Un éclair s'élève et embrase le regard de la musicienne. Ses paupières se soulèvent, instantanément, comme si les sons venaient de lui déchirer l'âme. Elle joue comme si son cœur allait cesser de battre la seconde d'après. Elle joue, Leonor, sans jamais s'arrêter. sirène - De l'écarlate qui colore les lèvres, rouge sang, rouge passion, rouge destructeur. Elle envoûte par sa beauté et sa pureté, la jolie fleur. La robe épouse ses courbes voluptueuses, ses jambes sont semblables à un mirage : une illusion infinie, et leurs prunelles se perdent dans ses éternelles courbes, Leonor. On dirait un soleil qui ne s'éteindra jamais : ils voudraient tous s'en emparer, mais Leonor, elle vole bien trop haut dans le ciel pour qu'ils puissent un jour l'atteindre. voyage - Elle n'a jamais eu de maison, Leonor, déménageant tous les ans d'un endroit à un autre, sans avoir le temps de se sentir chez-soi. Jusqu'à ses treize ans. La résistance est née, et elle a enfin pu, la gamine, arpenter les murs d'un lieu familier, apprendre à aimer chaque couloir, chaque angle de celui-ci. Apprendre à se sentir en sécurité, aussi, et ne plus défier la vie à chaque instant qui passe dans cet univers incertain. père - La silhouette se distingue dans la pièce mal éclairée : elle la reconnaîtrait entre toutes, l'enfant. Silhouette d'un père, de la seule figure masculine qui l'ait autant aimé que détruite. Son père est grand, fort et sévère, il impose la distinction et le respect. Grand Grisha au pouvoir destructeur, flammes de l'enfer semblables à celles de Leonor, quel hasard pour que la fureur du Vitaeli soit héréditaire ? Tout le monde le craint, tout le monde l'admire. Et la jolie fleur, il y a mille questions qui lui viennent à l'esprit. Constante pression qui pèse sur ses frêles épaules, fait-elle les choses correctement, Leonor ? Et elle a peur au fond, la colombe, de ne pas être à la hauteur. De décevoir le seul homme qui pourrait lui briser le cœur en un simple claquement de doigts. mal - Il y a cet ferveur mystérieuse et attirante qui émane de l'homme, qu'elle en oublierait presque, Leonor, qu'il n'y a rien de bon chez lui. Le Drükselle est beau dans son costume, ce soir. Si seulement il savait que la Grisha qu'il recherche depuis si longtemps se tient devant lui, le corps recouvert du tissus rouge rubis et langoureux, revêtissant une nouvelle fois le costume bourgeois des soirées illustres. Et ce serait si jouissif de voir le visage du l'homme se décomposer face aux flammes infernales de Leonor. Jouissif, mais tellement dommage aussi, que ce jeu passionnel et délassant prenne finalement fin. mirage - Elle n'est plus Leonor ce soir, la colombe. Elle revêtit une nouvelle fois le masque qu'elle aime tant porter : bourgeoise illusoire à ses heures perdues, elle ne se lassera jamais de toute l’attention qu'on lui porte lors de galas et des événements de la noble société. Une révérence aux grands de la soirée, on lui prend la main, des lèvres s'y posent délicatement. On lui demande son nom, pour la troisième fois, ce soir. Éléonore Devillier. Et demain, elle serait peut-être quelqu'un d'autre. Un nouveau visage, un nouvel artifice. mère - C'est la nuit que ses démons réapparaissent. Cauchemars qui prennent vie lorsque le soleil s'endort : c'est sa mère défunte qui refait surface sans fin, torturant l'esprit de la belle dans ses songes. Pas de sourires, pas de mots doux. Elle se tient juste là, trop loin pour que l'enfant atteigne son corps, assez pour qu'elle puisse distinguer chacun de ses traits maternels. Et c'est un supplice pour Leonor, de ne pouvoir enlacer sa mère rien d'une dernière fois.  regard - Elle a les yeux qui foudroient, qui brûlent la chair et attise les ferveurs, Leo. Prunelles émeraude, personne n'y verrait de défaut, à ces pierres précieuses. Et pourtant, lorsqu'on les admire un peu plus ardemment, on la voit, la faille de ce parfait visage. Des teintes qui diffèrent, un iris plus clair, juste légèrement. Mais au final, cela ne renforce-il pas tout son charme, à la folie fleur ?  

weaknesses
les faiblesses
prénom nom // description du lien
prénom nom // description du lien
prénom nom // description du lien
prénom nom // description du lien