— ANNÉE 496 DU NOUVEL AGE —
Do not pity the dead, pity the living
Elle courrait, courrait, ne faisait que courir et ça depuis maintenant des années. Grisha, punie pour avoir été née avec un don que ces sauvages ne comprenaient pas, elle était pourtant dans l’obligation de courber l’échine et vivre en fuite pour ne pas mourir. Elle pleurait chaque soir qu’on la sauve, qu’on sauve son peuple, qu’on arrête ce massacre ; et pourtant ça ne cessait jamais. Elle trébucha sur un caillou, cria, alors que la douleur se répandait sur son mollet. Elle avait peut-être le temps de se guérir ? Mais quelques secondes plus tard, un homme la rejoint dans le champ, un Drüskelle. Elle frissonna, tenta de ramper, mais c’était trop tard, elle était à sa merci. Il déposa son pied sur son épaule, et lui sourit amèrement.
– Tu pensais pouvoir t’échapper hein ? – Il riait, puis lui cracha à la figure.
– Tu mérites la mort, sale créature du diable. – Puis elle sentit la lame s’enfoncer dans son abdomen. Elle allait mourir, elle allait crever, parce qu’elle n’était pas immortelle, parce qu’elle était connotée de monstre alors qu’elle ne comprendrait jamais la raison de cet acharnement. Les Grisha n’avaient jusque-là jamais réellement donné de raison à leur chasse, mais le jour où les humains regretteraient était enfin arrivé. Les prières allaient, des années plus tard, enfin être entendues.
(( m o r e ))