CHILDHOOD ;; Fen est née dans la famille Xu, une famille plutôt respectable, si ce n’est le fait qu’elle n’y a jamais réellement appartenu, ou du moins que jusqu’à un certain degré. Entraînée dès sa plus jeune enfance à manier des médicaments, les rudiments de la médecine, elle n’était pas réellement faite pour ce milieu scientifique. Interéssée par les livres, par la littérature, son cœur vacillait entre la bibliothèque et les champs, la nature et le soleil. Peu intéressée par les cours de son père ou de son oncle, elle n’était pas concentrée, elle n’était pas la hauteur et sa famille n’hésitait pas à le lui rappeler. ACCIDENT ;; Elle a commis une grave erreur à l’âge de douze ans, lorsque lors de ses entraînements en laboratoire, elle a presque rendu aveugle sa petite sœur. Un mélange douteux d’un médicament qu’elle n’aurait jamais dû toucher, elle a presque grièvement blessé sa sœur. Aliénée ainsi du reste de son propre sang, Fen était là sans jamais l’être vraiment. Prise de court par la pression familiale, par cette idéal médical qu’elle ne partageait pas, elle a vite failli à ses tâches de fille parfaite. Eloignée de son propre sang, elle se sentait stupide, inhumaine, inacceptable. Elle se sentait humaine, enfermée dans un corps qui l’empêchait de réellement se déployer. SCYTHEDOM ;; Désespérée, se lamentant de son sort, c’est à ses dix-huit ans qu’elle a été approché par un pendant Scythe qui a vu en elle un énorme potentiel. Rapidement, les présentations ont été faites, Scythe Bonaparte souhaitait faire d’elle une apprentie. Fen n’a pas hésité, elle a tout quitté pour rejoindre l’apprentissage Scythe, s’attirant ainsi que davantage le regard désapprobateur de sa famille. Les Scythes donnent la Mort, alors que les Xu offrent la vie. Une balance qui ne convenait pas à Fen, pas maintenant ni jamais. Elle a passé les deux premières épreuves avec brio, avant de passer la troisième la boule au ventre. Enfermée dans une salle, elle a dû tuer sa petite sœur, celle qu’elle avait déjà presque rendu aveugle. (un coup arrangé par Scythe Bonaparte pour tester les nerfs de son apprentie). Fen a réussi, bien malgré elle, éteignant une étincelle de son âme ce jour-là. Elle est cependant devenue Scythe Austen, quittant ainsi son ancienne vie, emplissant cette coquille vide d’une nouvelle aventure (bien plus sanglante finalement qu’elle ne l’aurait espéré). NEW ORDER ;; Elle est entrée dans le Nouvel Ordre dès son apprentissage et a très rapidement compris qu’il n’y avait ici aucune place pour la tolérance, l’amour ou encore d’autres sentiments futiles. Conditionné à être une machine à tuer tout en aimant l’idée d’arracher une vie, Fen n’a jamais bronché, ou tout du moins jamais à haute voix. Mais le problème est que Fen n’a jamais appartenu, n’a jamais été un morceau intégrant d’une groupe. L’idée même d’être intégré dans le Nouvel Ordre, d’avoir une nouvelle famille, d’appartenir à la nouvelle face de l’ordre Scythe la faisait, et la fait encore aujourd’hui continuer. Ca la torture, ça lui fait du mal, mais c’est un mal pour un bien, parce que même si elle perd sa conscience, elle se sent pourtant entière. WHAT ABOUT NOW ;; ça fait maintenant quatre ans qu'elle est enrôlée dans le monde des scythes, elle ne regrette rien, mise à part peut-être sa liberté et surtout sa conscience. Celle qui de toute évidence n'a jamais été intacte avec la blessure qu'elle a affublé à sa soeur, mais à présent elle est en morceaux et son seul moyen de se libérer est d'écrire dans son journal. Scythe Bonarparte doute de sa loyauté, de ses capacités et Fen ne peut lui en vouloir et pourtant elle se tait, endure, tue, et tente d'oublier. Une routine, une même rengaine et Fen se demande chaque soir à quand finira-t-elle par exploser et faire quelque chose qu'elle regrettera amèrement, comme elle a si souvent l'habitude de faire?

((nb.; mais elle a une passion pour l'art, n'importe lequel, à vous de choisir))

titre du lien ;; Il était allongé dans son lit, incapable de trouver le sommeil, il ruminait, se roulait en boule, pour ensuite se relever brusquement. Il devait lui parler, maintenant, il ne pouvait pas se permettre de retarder l’échéance. Fen était sa meilleure alliée ici, elle avait commencé son apprentissage auprès de Scythe Bonaparte une année après lui, et ils s’étaient étonnements liés d’amitié. Il l’avait aidé dès qu’il le pouvait, elle l’avait épaulé pendant la rudesse de ces derniers mois. Et pourtant leur mentor, ne lui faisait pas entièrement confiance, au point où elle avait demandé à Ervin de lire son journal, et d’y trouver des indices qui pourraient l’incriminer. Et dieu, en avait-il trouvé. Il se leva, attrapa un t-shirt et sortit de sa chambre, prenant son courage à deux mains, il tapa à la porte de la jeune fille qui lui ouvrit immédiatement. Un regard interrogateur se forma sur son visage, alors qu’elle le laissa entrer. « J’ai lu ton journal Fen. » Elle ne réagit pas tout de suite, laissant les secondes couler comme des heures alors qu’elle gardait, sur son visage si innocent, un masque d’indifférence planer. Elle avait toujours eu le don de cacher ses émotions, elle avait toujours eu le don d’être une parfaite menteuse, dévoilant au monde que ce qu’elle voulait montrer. Une aptitude qui avait impressionné le garçon le jour où il l’avait rencontré. Fen ne bronchait jamais, elle acceptait la défaite, puisqu’elle la rendait davantage forte, davantage plus déterminée. Il aimait se dire qu’il était pareil, mais ses sentiments n’étaient jamais aussi bien cachés que les siennes ; ce qui la rendait très difficile à cerner. « Pourquoi ? » le ton de sa voix était terriblement calme, terriblement plat. Elle ne paniquait pas, n’avait pas peur, n’était pas en colère, elle était, comme à son habitude lasse, quelque peu déboussolée peut-être. « Parce que Scythe Bonaparte me l’a demandé. » il marqua une pause. « Elle ne te fait pas confiance. » Il s’assit dans son lit, déposa sa main dans ses cheveux, un geste nerveux dont il n’avait jamais pu se débarrasser. « Et je commence à croire qu’elle a raison. » Fen soupira longuement et s’assit sur le rebord de sa fenêtre. La lueur de la lune illuminait si bien son visage, son tempérament. Elle était une enfant de la nuit, une enfant du calme et du pacifisme, et peut-être que c’était bien ça le problème, peut-être que c’était sa manie à toujours être là, à toujours épaulé qui avait forcé leur mentor à douter de ses raisons. Fen était une excellente Scythe, mais elle n’avait rien qui la raccrochait au Nouvel ordre, bien au contraire, elle était une parfaite recrue de l’ancien. Et pourtant elle était ici, par peur, par désolation. « Est-ce que tu vas lui dire ? est-ce que tu vas lui dévoiler ce que tu as lu ? » il pinça les lèvres, et soupira à son tour. Il n’avait aucune envie de lui faire du mal, peu de personnes comptaient dans sa vie, et peu pouvaient encore le tolérer, il ressentait donc un besoin inhumain de la protéger, alors qu’il ne devrait pas. Sans elle, il allait probablement perdre la tête et tout ce qui le rendait humain. « Non. » il vrilla son regard dans celui de la jeune fille. « Je sais pas. » parce qu’il était frustré, perplexe et terriblement perdu. Ervin croyait au Nouvel ordre, à ses yeux il était le chantier de sa vie, son plus grand objectif, mais il avait eu ses doutes, des peurs, des choses qui l’avaient empêché pendant très longtemps à s’y jeter complètement. Puis, son premier glanage était arrivé, puis Tilda avait cessé de lui parler, puis il avait tout perdu ; mais avait su reconstruire sa vie. Il l’avait reconstruit dans le sang et le chaos et tout semblait, pendant une petite période de temps faire sens. Ervin pensait avoir Scythe Bonaparte et Fen à ses côtés, deux entités qui résumaient son monde présent. « Je ne t’en voudrais pas si tu le fais. Peut-être que c’est mieux que ça sorte maintenant plutôt que dans quelques mois ou années. » Elle déposa sa tête contre le mur et laissa son regard vagabonder vers le ciel étoilé. « Pourquoi es-tu encore là si tu te détestes tant, si tu détestes la cause à ce point ? » Elle le regarda cette fois-ci, se leva et s’assit à côté de lui. « Je ne suis pas bête Ervin. » elle était l’une des seules à pouvoir l’appeler par son prénom. « Le nouvel ordre est en train de faire bouger les choses chez les Scythe, il va être le visage de demain et je préfère être dans le camp victorieux plutôt que chez les perdants. » Elle attrapa sa main. « Je n’aime pas ce que je fais, mais je n’ai pas réellement le choix non ? dans quelques mois, Scythe Bonaparte aura probablement amassé beaucoup plus de supporters et il n’y aura plus aucune chance pour les autres de contrattaquer. » Il secoua la tête, et se défit de son emprise. « Tu as peut-être raison. » Il marqua une pause. « Je ne vais rien lui dire, mais tu dois faire des efforts Fen. » Elle leva les yeux au ciel, elle se moquait parfois encore de son habitude à idolâtrer leur mentor. Elle le trouvait ridicule, risible, et peut-être qu’elle avait raison. Peut-être que son obsession pour Scythe Bonaparte était frustrante, mais il était bien plus frustrant de voir sa meilleure amie si partagée, si torturée par ce qu’elle faisait. « Je suis loyale à la cause Ervin, je te promets que je ne ferais jamais rien pour nous tirer dans le pied. J’en suis autant que tu l’es, je le fais juste pour d’autres raisons. » Il soupira, et la poussa gentiment. « J’espère pour toi. » Les conséquences de sa trahison seraient terribles, il en était convaincu.

EXPLICATIONS ;; Fen et Ervin se sont rencontrés l’année où celle-ci a commencé son apprentissage. Alors qu’il venait de passer la dure labeur de l’apprentissage, elle ne faisait que commencer. Si leurs caractères sont diamétralement opposés, il n’en est pas moins qu’un lien s’est tissé entre eux, un lien fort qui a su survivre jusqu’à aujourd’hui. Où Fen est calme, discrète et observatrice, Ervin est fort, bavard, charmant et bien trop peu calculateur. Ils arrivent à s’entraider, à se pousser mutuellement, mais surtout à s’épauler. Il est beaucoup plus extrême qu’elle, beaucoup plus manipulé qu’elle, il aime la Mort, n’a jamais eu peur de la donner, mais même lui a ses limites, même lui a ses doutes, même lui est humain. Humanité qu’elle est l’une des seules à savoir faire ressortir. Elle a su toucher une corde sensible chez lui, un truc que d’autres n’ont pas eu le courage de chercher. Elle est sa meilleure amie, sa meilleure alliée, l’épaule sur laquelle il pourra se reposer. Et la réciproque opère, Ervin est un enfoiré, un monstre aux yeux d’autres, et pourtant il ne pourrait jamais rien faire à Fen, ni la trahir, ni la pousser à devenir l’inhumain qu’il est devenu à présent. Ils ont une sorte d’entente cordiale qui leur insuffle de ne jamais pousser l’autre, de préserver leur amitié, la seule chose qui les ramène sur terre, à la réalité. Et pourtant, cette amitié est comme tout belle chose à Thormar remise en question. Le manque de conviction de Fen la rend dangereuse pour le Nouvel Ordre et si Ervin ne lui ferait jamais rien, il est pourtant aussi partagé du fait de sa loyauté à Scythe Bonaparte. Fen sait qu’elle ne ferait jamais rien pour compromettre sa position dans le Nouvel Ordre, ni celle d’Ervin et pourtant égoïstement elle va tenter de vouloir le ramener vers son camp, de vouloir le manipuler au point où lui aussi aura des doutes et tentera peut-être de s’interposer au Nouvel Ordre, parce que seule Fen n’y arrivera jamais. Et en contrepartie, pour la protéger, Ervin fera tout pour pousser Fen vers le mauvais côté de la force, qu’elle s’oublie, qu’elle oublie son humanité et devienne pour de bon un Scythe du Nouvel Ordre. Deux motivations opposées, qui ne vont que s’entrechoquer.